Karen Blixen et l’appel de l’Afrique…

Karen Blixen en tenue d'aventurière africaineConsidérée comme la plus grande écrivaine danoise du XXème siècle, Karen Blixen a commencé très tôt en écrivant son premier roman à l’âge de 19 ans, (« Seven Gothics Tales », publié seulement en 1934). Baronne, Karen Blixen abandonnera assez vite la vie bourgeoise qui lui est destinée, en s’orientant vers l’étude de la peinture et de la littérature. Elle n’oubliera jamais d’où elle vient, mais elle préfère s’affranchir rapidement des normes sociales en évitant le plus possible les mondanités, et en cultivant ce qu’elle appelle son « don maudit ».

Après un mariage avec le noble suédois Bror von Blixen-Finecke, elle s’envole vers le Kenya, où les possibilités sont infinies à l’époque pour qui a de l’argent. Ils deviennent complices et collègues en construisant leur ferme, sur une immense propriété. La culture du café était à l’époque très rentable, et même si de prime abord les possibilités économiques que pouvaient apporter l’Afrique était leur motivation pour venir s’y installer, Karen tombe vite amoureuse du Kenya.


Elle engage uniquement des noirs de la tribu des Kikuyu pour s’occuper des champs, et est touchée par leur culture et leur façon de vivre. Elle dit souvent qu’elle se sentait enfin libre et tranquille dans ce coin du monde… De sa vie au Kenya, elle tira le livre « La ferme africaine » en 1938 (adapté par Sydney Pollack en 1985, qui donne lieu au célébrissime film avec Meryl Streep et Robert Redford).

Karen Blixen sur le pas de porte de sa fermeBeaucoup considèrent « Out of Africa » comme une autobiographie : la plupart des événements racontés par Karen sont en effet véridiques, elle nous transporte dans son quotidien kenyan, entre les colons anglais qu’elle méprise, les Masaï et les Kikuyu qu’elle observe d’un œil très moderne et dénué de préjugés racistes, ce qui est assez inhabituel pour l’époque (même si bien-sûr, le vocabulaire employé par Karen retranscrit quand-même certains des clichés racistes du début du XXème siècle).




Son mari s’éloigne de plus en plus d’elle et devient volage. Il meurt de la syphilis (qui est une maladie presque endémique chez les Masaï à l’époque, ce qui fait scandale car il admet ouvertement avoir des relations avec des femmes noires.) après l’avoir transmise, malheureusement, à Karen.

Les années 30 ne lui épargnent rien : son tendre ami, un chasseur anglais du nom de Denys Finch Atton, qui l’a beaucoup soutenue et avec qui elle entretient une relation amoureuse depuis des années, décède également. Pour couronner le tout, la mauvaise situation économique mondiale lui fait perdre beaucoup d’argent : elle est obligée de revendre sa ferme et de retourner au Danemark, lasse et épuisée. Elle meurt en 1962, à 70 ans, de « maigreur extrême » et non de syphilis !

Karen Blixen a toujours voulu se différencier des autres femmes de son temps, elle s’est toujours voulue excentrique et femme de controverse, elle était une femme courageuse, indépendante et très cultivée. Son amour pour l’Afrique, sa liberté et pour le peuple Kenyan a fait d’elle une écrivaine intemporelle, et qui fascine encore de nombreux lecteurs et intellectuels.


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