Aux États-Unis, les sports les plus populaires ne sont pas les mêmes qu’en Europe. Chaque année, les américains se passionnent pour le baseball, le football américain ou le basket. Si le football européen, appelé soccer là-bas, commence aujourd’hui à devenir populaire (les États-Unis venant d’ailleurs tout juste de perdre en finale de la Coupe des Confédérations), l’essor du soccer a été long, et a été particulièrement original.
Bien avant l’arrivée de David Beckham dans le club des Los Angeles Galaxy, Pelé, le mythique joueur brésilien, avait tenté de populariser le soccer en jouant aux Cosmos de New York. L’impact avait été considérable, mais son aura n’avait pas touché l’ensemble du territoire américain, et ce sport semblait ne pas être compatible avec la culture des USA. C’était sans compter sur une femme (oui, une femme), qui allait totalement changer l’histoire du soccer.
Mariel Margaret Garciaparra, connue sous le pseudonyme de Mia Hamm, est née en 1972 dans l’Alabama. Elle fait partie de la génération du Title IX, une loi passée en 1972 sous l’impulsion de la sénateur Patsy T.Mink, qui prône l’égalité des chances dans l’éducation, et qui implique que toute association ou organisation recevant une aide fédérale atteste respecter l’égalité des sexes. Concrètement, la loi permet à plus de jeunes filles de devenir des athlètes accomplies.
Mia pratique très tôt le soccer. Après plusieurs succès universitaires en Caroline du Nord, elle est appelée en équipe nationale. Lorsque les États-Unis remportent la première coupe du monde féminine FIFA en 1991, elle est, à dix-neuf ans, la plus jeune joueuse de son équipe. Mia joue en attaque, et se révèle particulièrement efficace. En 1996, les États-Unis organisent les jeux olympiques, et le monde entier découvre Mia Hamm, qui remporte, avec l’équipe féminine des États-Unis, la médaille d’or. Les américains se passionnent pour la compétition, remplissent les stades, et Mia Hamm s’impose comme la star logique de sa sélection. La puissance de sa frappe, comme en attestent ses nombreux coups francs, mais aussi la finesse de sa technique séduisent à la fois les passionnés habituels (essentiellement des hommes), mais aussi de nombreuses personnes qui découvrent véritablement le soccer à ce moment-là. En 1999, elle gagne sa deuxième coupe du monde, organisée cette fois-ci dans son pays natal, comme pour profiter de la vague populaire entrainée par les jeux de 1996. Les États-Unis gagnent la compétition en battant la Chine en finale aux tirs au but. La finale réunit plus de 90 000 personnes dans le Stade Olympique d’Atlanta, un record de spectateurs pour un événement sportif féminin aux États-Unis.
Mia Hamm prend sa retraite à l’âge de trente-deux ans, en 2004, après les jeux olympiques d’Athènes, qu’elle remporte, encore une fois. Avec 158 buts marqués sous le maillot national, elle détient le record de buts marqués pour les États-Unis, que ce soit chez les femmes ou chez les hommes. Elle est nommée, aux côtés de Zidane, Raul ou Ronaldo, dans la liste des meilleurs joueurs de football du vingtième siècle, liste élaborée par… Pelé, en personne.
Au delà de ses performances sportives, Mia Hamm a été l’actrice principale du développement du soccer aux Etats-Unis, et a démontré qu’elle était une grande dans l’univers du football, sport qui traditionnellement réservé aux hommes (qui a dit dans un univers un peu machiste ?)
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