L’art de la propagande, très chère à tout régime totalitaire, était également utilisé de façon très habile par le Parti nazi… Affiches, photographies, contrôle des médias… Quoi de plus efficace pour contrôler et manipuler une population ? Les nazis avaient même un ministère dédié à l’éducation des jeunes et à la propagande, dirigé par le tristement célèbre Joseph Goebbels. Outre les moyens sus-cités, Goebbels incita très fortement l’utilisation du cinéma comme instrument de propagande.
La berlinoise Leni Riefenstalh, danseuse de formation et de profession devient très rapidement très renommée après ses premiers ballets. Malheureusement, une blessure très grave met fin à sa courte carrière. Cependant, elle rebondit vite et fait ses premiers pas dans le monde du cinéma en tant qu’actrice, en 1926. Elle n’a que 24 ans mais Leni est une femme ambitieuse, et travailleuse. Son premier rôle attire l’attention du Fürher.
De cette rencontre naît un respect mutuel. Leni est invitée à filmer les congrès nazis et de ces images naissent deux films : « La victoire de la Foi » en 1933 et le « Triomphe de la Volonté » un an plus tard. Ses films montrent l’esthétisme des rencontres nazis et sont considérés comme de grands films à l’époque, de grands films de propagande nazie aujourd’hui. C’est cependant son reportage sur les Jeux Olympiques de Berlin en 1936, qui lui apporte la consécration. D’un point de vue technique, Leni innove beaucoup lors de la réalisation de ce dernier reportage, elle ose les caméras sur rail, un montage dynamique… Elle reçoit de nombreuses récompenses comme le Lion d’Or de Venise et ses films sont bien entendu utilisés par Joseph Goebbels pour magnifier le Parti nazi et ses actions.
On perd un petit peu les traces de Leni dès le début de la guerre : des ennuis de santé l’empêchent de tourner le film dont elle rêvait, « Tiefland » (tourné grâce à des « figurants » Roms issus de camps de concentration, qui y retourneront d’ailleurs à la fin du tournage).
A la fin de la guerre, Leni passe devant les tribunaux où elle est accusée d’avoir exploité les-dits figurants. Souffrant d’une mauvaise réputation que l’on peut comprendre, elle abandonne le cinéma en 1954 pour se consacrer aux reportages photographiques. C’est véritablement une seconde vie qui débute pour Leni Riefenstalh. Elle s’envole pour Nairobi afin de photographier les populations Masai mais c’est de l’ethnie des Nouba qu’elle tombe amoureuse. Pendant cette période, elle reprend possession de ses films précédents. Ses « films nazis » sont réévalués par la critique professionnelle et elle est un peu réhabilitée. Ses photographies des Noubas font l’unanimité, elles sont décrites comme sensibles et retranscrivant bien le quotidien des Noubas, dont elle parle à présent la langue.
Leni ne s’arrête pas là, elle a encore de nombreux projets et se destine plus particulièrement à la photographie sous-marine ! Elle effectue près de 2000 plongées au coeur des profondeurs sous-marines et ses clichés atypiques et modernes lui apportent encore une fois la reconnaissance artistique.
Vous pensez que c’est la fin de l’Histoire ? Et bien non. Leni décide une dernière fois de retourner Soudan, pour revoir ses amis Noubas. Le pays est en pleine guerre civile et l’entrée sur le territoire soudanais est interdite et périlleuse. Elle parvient cependant à avoir une escorte armée et découvre avec horreur les ravages de la guerre… Lors de son évacuation en hélicoptère du bourbier soudanais, elle survit à un accident de celui-ci. Je n’avais pas précisé qu’elle avait alors… 98 ans.
Leni ne s’éteint que 3 ans plus tard, dans sa demeure bavaroise… Inutile de préciser que c’était une artiste forte, mais aussi une force de la nature. Même controversée, elle a laissé aux mondes du cinéma et de la photographie des documents inestimables.
Bien sûr qu’il s’agit d’une nazie, cela n’a jamais été nié, c’est même dans le titre ! Mais ce n’est pas pour autant qu’il est impossible de parler de ton travail, comme il n’est pas impossible, par exemple, de parler du travail artistique grandiose de Céline. Sans minimiser le fait qu’elle soit nazie, il n’a jamais s’agit du but de l’article, il est indéniable qu’elle aura laissé des documents historiques et artistiques inestimables.
Il serait nécessaire de refaire cet article de manière à ce qu’il ne soit pas aussi positif pour cette nazie, aussi artiste soit-elle…
Mon but n’est pas de me lancer dans une polémique, quelle qu’elle soit sur ce site, mais de parcourir la vie de femmes célèbres, controversées ou non. Leni Riefenstalh est pour certains avant tout une nazie, pour d’autres avant tout une artiste, et moi je ne nie ni l’un ni l’autre 😉
heureusement que vous reconnaissez son génie…Quant à la machine de propagande, la société consumériste sous domination américano-sioniste, dispose de la plus grande machine de propagande jamais accomplie !